Il y a deux naissances dans une vie

Le jour où ta mère te met au monde

Le jour où tu te mets au monde

🌱 Mon histoire intime : renaître à soi

Ayant perdu ma mère à l’âge de 6 ans, j’ai aussi cruellement manqué de père, d’abord par son absence dans ma vie jusqu’à ce que la mort l’emporte  à mes 17 ans.  Les deux étaient des orphelins. Ainsi perdurait la lignée des orphelins.

Première victoire : j’ai réussi à ne pas créer d’orphelins.  

Je suis en vie et j’ai deux magnifiques filles majeures qui ont quitté le nid en 2020.

M’étant façonnée avec la croyance que je ne pouvais compter que sur moi-même, j’ai été très résiliente, surmontant les obstacles avec ténacité jusqu’à ce qu’un burn-out qui s’est prolongé par une dépression me laisse sans voix/sans voie. J’avais éclaté en morceaux. Je n’étais plus que larmes, sûrement ces larmes qui n’avaient jamais pu être versées par cette petite fille sidérée face à la mort. 

Ce burn-out est survenu à mes 49 ans — l’âge exact qu’avait ma mère lorsqu’elle est décédée.
Comme si une mémoire invisible m’avait arrêtée là où sa vie s'était interrompue. Ce moment a marqué le début d'un processus profond de réparation et de renaissance.

Cela a été une longue traversée du désert, que je conterai dans un livre plus intime. Je me suis retrouvée face à des parts d’ombre longtemps ignorées de mon conscient, tant elles avaient vécu recluses. Elles remontaient à la surface pour que je puisse les prendre dans les bras. Ce fut un chemin douloureux, mais fondateur — le seul possible pour renaître de ses cendres. Pour devenir un être complet (et non pas "parfait" ;-)).

Aujourd'hui, je sais qu’il y a deux naissances dans une vie : 

·      le jour où ma mère me met au monde

·      le jour où je me mets au monde.

Cette mise au monde s'incarne désormais dans des gestes simples et concrets, des choix quotidiens qui montrent que je sais prendre soin de moi... et que je cesse de m’abandonner. Je suis sur ce chemin.
Et bonne nouvelle : le chemin est le but.

Ce chemin m’a déjà offert un sac rempli de pépites, récoltées dans ma quête de sens et d’alignement.

Aujourd’hui, il est temps de les partager.

✈️ Des expériences qui m’ont façonnée

Cette mise au monde ne s’est pas faite qu’à travers l’épreuve. Elle s’est aussi nourrie de toutes les expériences que j’ai choisies, vécues, traversées.

À 20 ans, j’ai entrepris un long voyage sac au dos, seule pendant neuf mois au Mexique et au Guatemala. Mon idée était de traverser l’Amérique latine… mais j’ai préféré m’ancrer, vivre au rythme des rencontres, partager des instants de vie simples avec les habitants. Ce choix du lien plutôt que de la vitesse m’a marquée à jamais.

Un peu plus tard, j’ai obtenu une bourse d’études pour passer un an à l’université de Pékin, dans le cadre de mon Master en lettres (section chinois). Deux mois d’été à parcourir la Chine ont complété cette immersion intense dans une autre vision du monde.

J’ai terminé mes études universitaires tout en donnant naissance à mes deux filles — un défi de taille que j’ai relevé avec détermination et amour. Après mon divorce, alors qu’elles avaient 7 et 8 ans, j’ai assumé seule leur éducation. C’est à cette période que j’ai commencé à les emmener avec moi à travers le monde, transformant chaque voyage en aventure formatrice.

Nous avons exploré ensemble le Maroc, la Tanzanie, la Bolivie, la Malaisie, le Japon, le Laos, la Chine, la Thaïlande, Madagascar, la Mongolie, le Myanmar, les Philippines, Cuba, le Costa Rica, le Mexique… Ces périples n’étaient pas de simples vacances, mais de véritables expériences de vie, riches en découvertes, en rencontres et en transmissions.

Ils m’ont forgée autant que les épreuves. Ils m’ont appris à habiter le monde avec souplesse, humilité, présence ... et curiosité.

🌍 Mon parcours professionnel : l’engagement jusqu’à l’épuisement

J’ai eu la chance de travailler dans une organisation internationale renommée. C’était un travail exaltant qui m’a amenée à rencontrer des leaders du monde économique, politique, académique et de la société civile. J’ai fait des rencontres que je n’oublierai jamais, j’ai travaillé avec des collègues formidables qui se donnaient corps et âme pour la mission de cette organisation.

Cependant, d’années en années, de façon subtile mais efficace, je me suis oubliée en chemin. Je donnais toute mon énergie à mon travail. Sans m’en rendre compte, les efforts que je fournissais pour mon organisation étaient devenus l’étalon de mesure de ma propre valeur. Pour ma défense, le piège était tentant : il y avait tellement de choses à accomplir pour ce monde global qui ne s’arrêtait jamais. Tellement de choses… que j’ai commencé à ignorer des besoins basiques.

Dormir ? Ce sera pour plus tard, je dois d’abord répondre à tous mes e-mails qui n’en finissent pas, préparer les documents et la logistique pour l’événement qui commence le lendemain, qui est déjà là car il est 2 h du matin… et ça se répète… pendant des années, jusqu’à ce que l’usure me fasse basculer dans le néant.

BURN-OUT. Il arrive sans crier gare, car il touche des personnes qui ont de l’énergie à revendre et qui, surtout, n’ont pas conscience de leurs limites. Ce sont des personnes volontaires, engagées, qui donnent sans compter… et c’est là que se situe le problème : un jour, le compteur se retrouve à zéro et c’est la panne sèche.

Pour redémarrer, il faut prendre en compte à quelle distance la personne se trouvait de la pompe à essence… et si elle avait carrément oublié de vérifier l’huile ou le niveau d’eau, les dégâts peuvent être importants. Ne l’oublions pas : le burn-out peut être mortel. C’est la difficulté des maux invisibles. Nous ne les voyons pas venir et ne savons pas comment y remédier, par manque de repères.

Je pense qu’il n’y a pas un seul burn-out qui se ressemble, car ce serait ignorer la complexité de l’individu. Mais oui, nous retrouvons des éléments communs : un effondrement de tout l’être, une perte de sens, plus d’élan de vie, incapacité de bouger — si ce n’est avec son corps, en tout cas avec sa tête. L’esprit n’arrive plus à se projeter en avant. La personne ne se reconnaît plus. Elle, qui avait tellement d’énergie, n’est plus que l’ombre d’elle-même. Elle a tenu toutes ces années, elle, qui était pourtant si résistante. Et un sentiment de culpabilité, de honte, termine le travail. La personne sombre.

S’entame alors une longue traversée du désert. C’est en tout cas ce que j’ai vécu. Comme j’ai toujours été passionnée de développement personnel, assoiffée de compréhension, j’ai cherché des solutions, j’ai tâtonné, j’ai énormément lu, j’ai fait des stages, et je suis carrément allée physiquement dans le désert de Mauritanie. Un vrai périple. Sur le chemin, il y a eu des éclaircies : je croyais que j’en étais sortie, et je replongeais tout à coup.

Ça me fait penser à un événement qui m’est arrivé à 20 ans (en 1988) : je me baignais à un endroit réputé dangereux au sud du Mexique, à Zipolite (la "plage des morts"). Comme j’avais la fâcheuse habitude de lire mon guide du routard après avoir visité les lieux, je me baignais en toute insouciance. J’ai été prise dans des rouleaux. Je ne pouvais même pas crier, car une vague me retombait sur la tête. J’étais ballotée dans tous les sens sans savoir où était le haut ou le bas. Je me suis dit : « Je vais mourir ». Finalement, j’ai eu la chance de ressurgir au sommet d’une vague, et j’ai profité de son mouvement pour glisser sur elle et me sortir du rouleau.

Cette anecdote illustre bien que la traversée d’un burn-out peut être un exercice périlleux, et à ne pas prendre à la légère. En même temps, c’est une formidable opportunité pour revisiter les blessures cachées et redéfinir ce qui est vraiment essentiel.

Dans ce processus, j’ai repris la formation de coaching que j’avais entamée en 2014-2015, mais jamais achevée faute de temps pour les heures de pratique. Me voici donc doublement formée.

Dans ma longue quête, j’ai été sidérée de constater que, malgré le nombre croissant d’ouvrages sur le burn-out (heureusement qu’ils existent !), certains professionnels semblaient encore en méconnaître la réalité. Leurs approches manquaient souvent de profondeur ou de justesse. Faute de repères vraiment adaptés, j’ai dû rassembler seule les pièces du puzzle… alors même que mon énergie était au plus bas.

De là est née une conviction profonde : il est urgent de proposer une approche globale, concrète et humaine de cette traversée. Tant de souffrances pourraient être évitées si l’on disposait d’outils clairs, sensibles et accessibles.

C’est de cette traversée qu’est né mon livre :

📘 Le Kit de survie anti burn-out

Un guide clair, sensible et accessible que j’ai conçu pour transmettre ce que j’aurais tant aimé recevoir : des clés simples mais puissantes pour prévenir l’épuisement ou se reconstruire, en retrouvant l’équilibre du corps, du cœur, de l’esprit et de l’âme.

J’ai voulu en faire un véritable compagnon de route — pas un manuel théorique, mais un concentré d’essentiel, né de la vie, de la douleur… et de l’espoir retrouvé.

Ce livre est aussi une œuvre à deux voix : les illustrations ont été réalisées par ma fille cadette, ce qui en fait un projet profondément personnel et transgénérationnel.

Car non, il n’est pas nécessaire de toucher le fond pour commencer à se choisir.